Kinshasa, le 25 janvier 2022 : Après une journée de totale confusion lundi 24 janvier, le Burkina Faso se réveille sans président et sans institution. Roch Marc Christian Kaboré, au pouvoir depuis 2015, a été déposé par des militaires mutins, qui ont annoncé leur coup de force dans la soirée à la télévision, ainsi que la suspension de la Constitution, du gouvernement et de l’Assemblée nationale, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu.
Les militaires à l’origine du coup d’État sont des éléments de l’armée regroupés au sein du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, le MPSR. Ils sont les auteurs des mutineries de ces derniers jours dans plusieurs casernes du pays. A leur tête, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, qui devient le nouvel homme fort du pays. Signalons que, depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu en 2020 en promettant de rétablir la sécurité et de libérer le Burkina des groupes terroristes, qui multiplient leurs attaques sanglantes contre l’armée et les civils. Impuissant à tenir sa promesse, l’ancien dirigeant était de plus en plus contesté par une population, excédée par ces violences et l’armée réclamait plus de moyens pour lutter contre les djihadistes. Plusieurs manifestations de colère ont eu lieu ces derniers mois dans les villes du Burkina et encore jusqu’à lundi pour dénoncer l’incapacité du pouvoir à contrer les attaques jihadistes qui se multiplient, souvent interdites et dispersées par les policiers anti-émeutes. Dans la soirée du 24 janvier, de nombreux rassemblements ont eu lieu dans le pays pour soutenir les militaires.
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