Kinshasa, le 06 septembre 2022 : La Somalie est au bord de la famine, a alerté lundi 5 septembre le chef de l’agence humanitaire de l’ONU, dans un « ultime avertissement » avant une catastrophe dans ce pays de la Corne de l’Afrique en proie à une sécheresse historique. « La famine frappe à la porte. Aujourd’hui est un ultime avertissement », a déclaré lors d’une conférence de presse depuis la capitale somalienne Mogadiscio, Martin Griffiths, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Selon l’ONU, cette catastrophe pourrait intervenir « entre octobre et décembre ».

Le rapport d’analyse sur l’alimentation et la nutrition en Somalie montre des indications concrètes qu’une famine va se produire dans deux zones de la région de Bay (districts de Baidoa et de Burhakaba) entre octobre et décembre de cette année. M. Griffiths s’est dit « profondément choqué ces derniers jours par le niveau de douleur et de souffrance qu’endurent tant de Somaliens ».

« Je le répète : il s’agit d’un dernier avertissement pour nous tous », a insisté le chef d’OCHA, ajoutant que la situation et les tendances ressemblent à celles observées lors de la famine de 2010-2011. Sauf que maintenant, ces prévisions sont « pires ».

En cause, l’échec sans précédent de quatre saisons des pluies consécutives, des décennies de conflit, des déplacements massifs, de graves problèmes économiques, qui ont poussé de nombreuses personnes au bord de la famine. Et selon l’ONU, ces conditions sont susceptibles de durer au moins jusqu’en mars 2023.

A travers le pays, un total de 7,8 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont affectées par la sécheresse historique, dont 213.000 sont en grand danger de famine, selon les chiffres de l’ONU. « Je suis triste de dire que je ne suis pas surpris par ces résultats. Le temps est compté, et il sera bientôt écoulé. Mais la panique n’aide pas ceux qui ont besoin de notre aide et qui la méritent ».

D’une manière générale, Martin Griffiths s’est dit « profondément choqué par le niveau de douleur et de souffrance que tant de Somaliens endurent », affirmant avoir vu « des enfants si malnutris qu’ils pouvaient à peine parler » lors de sa visite à Baidoa, « épicentre » de la catastrophe imminente.

Un million et demi d’enfants en Somalie seront confrontés à la malnutrition aiguë d’ici octobre. « Et je reviens à cette image, qui restera avec moi, du médecin qui m’a parlé hier de l’enfant qui pleurait, et elle a dit, eh bien, c’est une bonne nouvelle, c’est un bon signe : si un enfant pleure, nous pouvons sauver la vie de ces enfants qui viennent dans notre hôpital », a décrit M. Griffiths arrivé jeudi en Somalie.

Ce médecin a dit aux équipes de l’ONU qu’ils voyaient 40 à 50 % d’enfants de plus qu’il y a quelques semaines. « Aucun des enfants que j’ai vus au centre de stabilisation de l’hôpital Banadir ne pouvait sourire. Très peu pouvaient pleurer ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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