Kinshasa, le 01 juillet 2022: Le pèlerinage de neuf jours qui a retracé les temps forts de la vie de Patrice Lumumba en République démocratique du Congo s’est achevé à Kinshasa, hier jeudi 30 juin , avec l’inhumation de son cercueil, plus de 61 ans après son assassinat et le jour même du 62e anniversaire de l’indépendance du pays. et à l’issue d’un pèlerinage de neuf jours qui a retracé les temps forts de sa vie.
Durant une cérémonie très solennelle, avec tous les honneurs, le président de la RDC Félix Tshisekedi s’est adressé directement à Patrice Lumumba, face au cercueil renfermant ce qui reste de la dépouille du martyr de l’indépendance : une dent, ayant valeur de relique.
« Je vous remercie, Monsieur le premier Premier ministre » du Congo indépendant, « notre héros national », a-t-il dit, après avoir salué la « lutte sans merci contre le colonialisme », le combat « pour la liberté et l’indépendance » menés par Lumumba. « Que la terre de nos ancêtres vous soit douce et légère ».
Peu après, le cercueil a été amené dans un mausolée de béton et de verre, surmonté d’une imposante statue de Lumumba, érigé sur l’avenue qui porte son nom et conduit à l’aéroport international de Kinshasa, à « l’Echangeur de Limete ». L’ouverture au public de ce mausolée est prévue fin août.
Dans une salle aménagée à proximité, au pied de « la tour de l’Echangeur » qui symbolise la ville de Kinshasa, une vingtaine d’artistes congolais ont reproduit à leur manière la vie, la vision et l’héritage politique de ce héros des indépendances africaines.
« Lumumba a porté le poids des revendications et des souffrances de la population congolaise face à la Belgique. Le chemin est demeuré rocailleux, mais il a su conduire le peuple à l’indépendance », analyse l’organisateur de l’exposition, l’artiste Franck Dikisongele, devant un tableau montrant le héros tracter une charrette débordante couverte du drapeau de la RDC.
« Malheureusement, il a aussi versé de son sang », ajoute-t-il en poursuivant la visite
Selon des historiens, c’est son discours virulent contre le racisme des colons belges qui l’a fait entrer dans la légende, le 30 juin 1960, jour de la proclamation de l’indépendance de l’ex-Congo belge.
Un discours qui a aussi scellé le sort de ce nationaliste considéré comme un communiste par ses détracteurs.
Après seulement 75 jours, il était renversé et, quelques mois plus tard, assassiné avec deux compagnons le 17 janvier 1961 à Shilatembo, dans le Haut-Katanga (sud-est), par des séparatistes katangais et des mercenaires belges.