Kinshasa, le 15 avril 2022 :
Raoul et Irène sont congolais et font partie des familles qui ont rédigé les méditations du chemin de Croix du Pape au Colisée, ce vendredi 15 avril. Réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo, ils porteront la Croix à la quatorzième station. «Quand j’ai su qu’avec mon épouse nous avions été choisis pour porter la Croix du Christ, j’ai pleuré», raconte Raoul Bwalwele. Ce vendredi saint, il sera au Colisée à Rome avec son épouse et ses deux enfants Riccardo et Federico, tous deux nés en Italie. Ils porteront la croix à la quatorzième station: un aboutissement logique à leurs yeux, après un chemin parsemé d’obstacles que chacun de leur côté, Irène et Raoul ont parcouru.
Raoul est arrivé de la République Démocratique du Congo en 2002 pour étudier à Rome, où il a obtenu un Master en communications sociales. Il a également travaillé pour des associations en charge de personnes handicapées, et enchaîné «les petits boulots», avant de se stabiliser dans un restaurant qui l’emploie dans le quartier de la gare centrale de la capitale italienne. Aujourd’hui autonome financièrement, il a pu bénéficier de l’aide et du soutien du centre Astalli, la branche italienne du JRS (Jesuit Refugee Service).
Irène a quant à elle suivi un parcours autrement plus compliqué. Militante et opposante politique en RDC, elle a fui sa terre après avoir été menacée de mort, et a pris la route plus «classique» des migrants. Après avoir atterri en Libye, la jeune femme a traversé la Méditerranée à bord d’une embarcation de fortune, qui, par chance, est parvenue à atteindre les côtes du Sud de l’Italie en 2012. À Rome, elle obtient rapidement le statut de réfugiée politique, et rencontre Raoul peu après son arrivée.
Le périple d’Irène a été un vrai «chemin de croix», au risque de sa vie. En le racontant, Raoul est souriant, il en rit même quelquefois, tout cela est derrière eux. Et les difficultés que la petite famille peut rencontrer au quotidien sont relatives, avouent-ils, au regard de leur propre histoire. «La vie doit nous permettre de sourire», affirme Raoul, ajoutant : «Quand j’ai rencontré Irène en 2012 et qu’elle m’a raconté son histoire, je me suis dit qu’avec elle je pourrais continuer de sourire». Le couple s’est marié en 2016, et a aujourd’hui deux enfants.
Vatican-News