Kinshasa, le 02 février 2023 : Dans le salon de la représentation pontificale de la nonciature, après un chant d’entrée en swahili et la projection d’une éloquente vidéo, quatre victimes d’exactions ont livré leur témoignage devant le Saint-Père profondément recueilli et à l’écoute. Ces personnes sont originaires de villes de l’Est de cet immense pays, Butembo-Beni, Goma, Bunia, Bukavu et Uvira, chacune appartenant aux trois provinces orientales que sont le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et l’Ituri.

Un moment intense, ritualisé, où chacune des victimes a entrepris la démarche de déposer au pied de la Croix un objet lié à son bourreau, signe du calvaire vécu, amorce d’un processus de guérison difficile.

 

Pendant un long moment, le pape François les a écoutés. Il a scruté les stigmates de leurs agressions sur des membres mutilés. Cette partie du pays est déchirée par une suite de rébellions et de conflits locaux et marquée par les exactions de groupes armés depuis trois décennies.

Leur a donné tous les signes d’une grande attention, tendant ici sa main, offrant là un chapelet ou une médaille, bénissant les enfants issus du viol de leur mère. C’est pour s’adresser à ces malheureux, victimes d’une guerre lointaine, interminable et oubliée du reste du monde que le saint père a tenu à se rendre dans ce pays d’Afrique centrale grand comme l’Europe de l’Ouest en ce début d’année 2023. Lui qui se dit « pèlerin de la paix », désireux d’user de son influence malgré ses limites pour convaincre les protagonistes des conflits de cesser de tuer, de piller et de violer, a tenu à faire de cette rencontre un moment fort de son déplacement, qui devait aussi le conduire au Soudan du Sud, vendredi.

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