Kinshasa, le 11 octobre 2022 :  L’Église universelle célèbre mardi 11 octobre les 60 ans de l’ouverture du Concile Vatican II. Saint Jean XXIII convoqua cette assemblée dès 1959, quelques mois après son élection au trône de Pierre. Pourquoi ce Pape, dont le pontificat était perçu comme transitoire par ses contemporains, lança-t-il ce processus qui allait modifier profondément l’Église catholique ? Éléments de réponse avec le père Daniel Moulinet, de l’université catholique de Lyon. 25 janvier 1959 : Jean XXIII, élu depuis octobre 1958, convoque à la surprise générale un concile. Le premier depuis 1870 et Vatican I, qui resta inachevé. Il n’était cependant pas question de le poursuivre, mais bien de convoquer une nouvelle assemblée. Âgé alors de 77 ans, Jean XXIII se lance dans un pari qu’il n’est pas sûr de voir aboutir. Trois ans et demi plus tard, le 11 octobre 1962, après une longue préparation à laquelle ont participé tous les évêques, le Saint-Père célèbre la messe d’ouverture dans la basilique Saint-Pierre.

Si Jean XXIII décide d’initier un tel processus, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, « une intuition personnelle, mais aussi le fruit de sa propre expérience », analyse le père Daniel Moulinet, prêtre du diocèse de Moulins en France, professeur à la faculté de théologie à l’université catholique de Lyon. Jean XXIII travailla sur le Concile de Bergame qui fut convoqué pour « traduire dans les faits le Concile de Trente » à la fin du XVIe siècle. Il se rendit compte combien ce concile avait changé l’Église.

Autre expérience formatrice : Jean XXIII, avant de devenir patriarche de Venise et pape, fut un des diplomates du Saint-Siège, en poste en Bulgarie, en Turquie et en Grèce. « Il a rencontré l’orthodoxie et a vu le fonctionnement du Synode comme méthode de gouvernement » dans les Églises orthodoxes. « Cela l’a amené à penser que le concile était un moyen de réformer l’Église ou de l’adapter à son temps », ayant conscience que l’Église catholique, au terme du pontificat de Pie XII, était en quelque sorte victime d’un blocage, poursuit le père Moulinet.

 

 

 

Vatican/News

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *