Kinshasa le 09 juin 2022 : Une deuxième journée de voyage sous le signe de la mémoire et de la réconciliation. Le roi Philippe de Belgique  a  réitéré, mercredi 8 juin, ses « plus profonds regrets pour les blessures du passé » infligées à l’ex-Congo belge durant la période coloniale.

Le régime colonial, « basé sur l’exploitation et la domination« , était « celui d’une relation inégale, en soi injustifiable, marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme. Il a donné lieu à des exactions et des humiliations« , a déclaré solennellement le souverain dans un discours prononcé à Kinshasa, sur l’esplanade du Parlement.

« À l’occasion de mon premier voyage au Congo , je désire réaffirmer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé« , a-t-il ajouté.

Des regrets qu’il avait déjà formulés, par écrit, dans une lettre au président Félix Tshisekedi il y a deux ans, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance. C’était alors un premier historique.

Certains Congolais veulent voir dans cet examen du passé colonial le début d’un « nouveau partenariat« , quand d’autres réclament encore excuses et réparations pour les souffrances endurées et les « pillages » des richesses de la RD Congo.

la deuxième journée de leur voyage a commencé au Mémorial aux anciens combattants, où le souverain a décerné une décoration au dernier ancien combattant congolais encore en vie de la « Force publique belge » ayant participé à la Seconde Guerre mondiale, Le caporal Albert Kunyuku, qui vient de fêter ses 100 ans, avait été enrôlé en 1940 et a fait partie du contingent militaire d’appui médical envoyé en Birmanie en 1945. Assis sur une chaise, le vieil homme a longuement serré la main et échangé quelques mots avec le roi

Le roi s’est ensuite rendu au Musée national de la RD Congo (MNRDC), où a été abordée la question de la restitution des objets d’art à l’ex-colonie, pour laquelle le gouvernement belge a défini une feuille de route en 2021.

Le souverain a remis au musée un masque géant « kakuungu », qui était utilisé pour des rites d’initiation de l’ethnie Suku. Cet objet, a-t-il précisé, est prêté pour une durée « illimitée » au MNRDC par le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren, près de Bruxelles.

Le couple royal passe la journée de jeudi à Kinshasa, avant de se rendre à Lubumbashi puis à Bukavu, où il visitera, dimanche, la clinique du gynécologue Denis Mukwege, Co lauréat du prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols.

signalons que Le roi a évoqué dans son discours « l‘intégrité territoriale du Congo » et l’instabilité dans l’Est, « où règnent trop souvent une violence inhumaine et l’impunité« . « Cette situation ne peut plus durer« , a-t-il dit.

 

 

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