Kinshasa, lundi 20 juin 2022 : Le premier ministre belge Alexander De Croo a renouvelé lundi 20 juin les «excuses» de la Belgique pour la responsabilité de certains dirigeants et fonctionnaires de l’ex-puissance coloniale dans l’assassinat du héros congolais de l’indépendance Patrice Lumumba, au Katanga en 1961.
«Je souhaiterais présenter à mon tour les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé sur la décision de mettre fin aux jours du premier ministre» congolais, a déclaré Alexander De Croo.
Le premier ministre belge s’exprimait devant son homologue congolais Jean-Michel Sama Lukonde et les enfants de Patrice Lumumba, réunis devant un cercueil qui devait accueillir un coffret contenant la dent.
Il a été exécuté le 17 janvier 1961 avec deux frères d’armes, Maurice Mpolo et Joseph Okito, par des séparatistes de la région du Katanga (sud), avec l’appui de mercenaires belges. Perçu comme prosoviétique par Washington en pleine guerre froide, considéré comme une menace pour les intérêts économiques occidentaux au Congo, il a acquis après sa mort la stature d’un champion africain de l’anti-impérialisme. Son corps, dissous dans l’acide, n’a jamais été retrouvé. Revenant sur les conditions de ce «terrible» assassinat, dans un Katanga sécessionniste refusant de reconnaître le nouveau pouvoir issu de l’indépendance, Alexander De Croo a pointé du doigt des responsables belges qui à l’époque «ont choisi de ne pas voir», «de ne pas agir».
Il a rappelé qu’une commission d’enquête parlementaire menée en Belgique en 2000-2001 avait conclu à la «responsabilité morale» du pays dans l’assassinat. Cette commission d’enquête, a-t-il dit, «a conclu que le gouvernement belge faisait manifestement peu de cas de l’intégrité physique de Patrice Lumumba et qu’après son assassinat, ce même gouvernement a délibérément répandu des mensonges sur les circonstances de son décès». «Plusieurs ministres du gouvernement belge de l’époque portent, en conséquence, une responsabilité morale quant aux circonstances qui ont conduit à ce meurtre. C’est une vérité douloureuse et désagréable. Mais elle doit être dite», a poursuivi le dirigeant libéral flamand.