Kinshasa, le 23 novembre 2021 : La cause sur la mort de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi s’est poursuivie hier lundi 22 novembre à la cour militaire de Kinshasa-Matete qui siège en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Lors de l’audience de ce jour, prévue notamment pour le début des plaidoiries, la partie civile a introduit une requête sollicitant de la cour militaire la comparution du médecin légiste et de deux experts en balistique des FARDC et de la Police Nationale Congolaise (PNC).

« Dans ce dossier il y a un rapport d’expertise médico-légale établi par un médecin légiste après l’étude du corps du feu Rossy Mukendi et que ce rapport nous paraît incompréhensible au vu des termes employés. Nous avons besoin que l’expert vienne nous expliquer ce qu’il attend par trajectoire, par exemple. Rossy Mukendi est mort d’une balle tel que l’indique le rapport, mais dans le dossier il n’y a pas de rapport d’un expert en balistique, alors que Tokis Kumbu qui est poursuivi comme auteur du meurtre, avait entre ses mains une arme AK contenant des minutions non létales. Est-ce qu’une balle en caoutchouc peut donner la mort ? C’est une question importante, parce que si les juges prenant l’affaire en délibéré se posent ces questions dans leur intime conviction et qu’ils disaient non à cette question, et bien là, Tokis serait acquitté. Et quel serait le fondement de l’action civile que nous avons postulé, parce que notre action n’est pas fondée sur la prévention des violations des consignes qui est une infraction militaire, mais plutôt sur la prévention de meurtre. C’est là que nous attendons réparation », a déclaré Me David Tshimanga, avocat de la partie civile.

Lors du débat, les avocats du prévenu Tokis Nkumbo, brigadier en chef, ont soutenu cette position tout en arguant que le jour des faits, leur client était en possession d’une arme contenant des munitions non létales.

Par contre, Me Étienne Lombela, l’un des avocats de la commissaire supérieure Carine Lokeso, a estimé que la comparution d’un médecin légiste et des experts en balistique n’est pas un « fait important ». Pour lui, la requête des parties civiles est une manœuvre « dilatoire ».

Après l’avis des parties au procès, la cour militaire a ordonné la comparution du médecin légiste, et de deux experts en balistique des FARDC et de la PNC lors de la prochaine audience prévue le 29 novembre avant la plaidoirie et le réquisitoire du ministère public.

Signalons que Les prévenus notamment C. Lokeso et son coaccusé, T. Nkumbo, sont poursuivis pour violation des consignes et meurtre en participation criminelle. Ils sont détenus à la prison militaire de Ndolo

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