Kinshasa, le 22 octobre 2021 :Le colonel Daniel Mukalayi, comparaissant à titre de renseignant, le mercredi 20 octobre à l’audience publique du procès du double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, le colonel Daniel Mukalayi a témoigné avoir été au courant de la planification depuis longtemps de l’assassinat de Chebeya et l’argent était déjà sorti pour cela. Les policiers Jacques Mugabo et Doudou Ilunga l’ont chargé et ont affirmé avoir enterré Bazana dans une parcelle du général Zelwa Katanga alias Djadjidja à Mitendi. Tout en rejetant sa participation à ce double crime, Daniel Mukalayi traite le général John Numbi d’un « malicieux », qui a voulu lui faire porter le chapeau en contrepartie de l’argent qu’il aurait refusé.
Selon l’avocat des parties civiles, Peter Ngomo, il s’agit d’un crime d’Etat.
Accusé d’avoir entretenu un cimetière dans sa parcelle, où serait enterré Bazana, le général Zelwa Djadjidja ne reconnait rien. « Faux », rétorquent les parties civiles. Plusieurs hautes personnalités du pays déjà décédées ont été citées par Mukalayi dans ce qui s’est passé le 1er juin 2010 à la police.
Pour la première fois, Doudou Ilunga a avoué avoir mis les menottes aux deux victimes, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Jacques Mugabo a confirmé avoir pris part à leur mise à mort par étouffement. Daniel Mukalayi a, lui, accusé l’ancien inspecteur général de la police John Numbi d’avoir commandité ce crime et d’avoir fait pression sur lui pour qu’il serve de bouc-émissaire. Pour le collectif des avocats des parties civiles, la thèse du crime d’État se précise. Me Peter Ngomo, du collectif des avocats des familles des victimes, déclare : « Tous ceux dont on parle, ce ne sont pas des petites mais de grandes personnalités du pays qui ont plongé, d’une manière ou d’une autre, dans l’assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’Homme».
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